Depuis des décennies, la pyramide de Maslow est enseignée dans les écoles, les entreprises et les formations en développement personnel. Elle est utilisée pour expliquer comment les besoins humains s’organisent en différentes étapes, allant des besoins les plus basiques (se nourrir, dormir) aux besoins les plus élevés (s’accomplir, se réaliser).
Mais aujourd’hui, les recherches en psychologie viennent nuancer, voire contester, cette hiérarchie rigide.
Un rappel : qu’est-ce que la pyramide de Maslow ?
Dans les années 1940, le psychologue américain Abraham Maslow propose une théorie des besoins humains sous forme de pyramide à 5 niveaux :
- Besoins physiologiques : manger, boire, dormir,…
- Besoins de sécurité : être protégé, avoir un logement, un revenu,…
- Besoins d’appartenance : se sentir aimé, faire partie d’un groupe, …
- Besoins d’estime : être reconnu, se sentir compétent,…
- Besoins d’accomplissement : se réaliser pleinement, développer son potentiel,…
Selon Maslow, un individu ne chercherait à satisfaire un besoin supérieur que si les besoins inférieurs sont déjà comblés.
Pourquoi ce modèle est-il aujourd’hui remis en question ?
Bien que toujours populaire dans l’enseignement et les médias, la pyramide de Maslow est de plus en plus critiquée pour plusieurs raisons :
1. Une hiérarchie trop rigide
La vie réelle montre que les besoins humains ne suivent pas toujours un ordre précis.
Des personnes peuvent rechercher l’estime ou l’amour même si elles manquent de sécurité ou de nourriture.
Exemple : des artistes ou des militants qui continuent à s’engager dans des causes sociales en période de grande précarité.
2. Une vision trop occidentale
La théorie de Maslow a été élaborée dans un contexte culturel américain des années 1940.
Des recherches interculturelles plus récentes montrent que les priorités des besoins varient selon les cultures.
Par exemple, dans certaines sociétés, les besoins collectifs et relationnels passent avant les besoins individuels.
3. Une absence de validation scientifique solide
Peu d’études empiriques ont confirmé l’ordre strict des besoins décrit par Maslow.
Des chercheurs comme Tay et Diener (2011) ont montré que plusieurs besoins peuvent être recherchés simultanémentet que le bonheur et le bien-être ne dépendent pas d’un ordre linéaire de satisfaction des besoins.
4. De nouveaux modèles plus souples
La psychologie moderne propose aujourd’hui des modèles alternatifs, plus souples et mieux adaptés à la diversité humaine.
Parmi eux :
- La théorie de l’autodétermination (Deci & Ryan) : qui met l’accent sur trois besoins essentiels à la motivation : autonomie, compétence et relation sociale.
- Le modèle PERMA de Seligman (psychologie positive) : qui décrit le bien-être à travers cinq dimensions : émotions positives, engagement, relations, sens, accomplissement.
- Les recherches interculturelles : qui montrent que la satisfaction simultanée de plusieurs besoins est possible et même courante.
Faut-il jeter la pyramide de Maslow ?
Pas forcément. La pyramide de Maslow reste un outil pédagogique simple, qui peut aider à prendre conscience de la diversité des besoins humains.
Mais il est important de la considérer comme une métaphore, et non comme une loi universelle.
L’affiche est à télécharger ici.