Au cœur de ce mécanisme se trouve une structure cérébrale ancienne : le striatum. Il est responsable de la recherche de récompenses immédiates. Chaque fois que nous mangeons, recevons un « like » sur les réseaux sociaux ou achetons un objet, le striatum libère de la dopamine, un neurotransmetteur associé au plaisir et à la motivation.
Mais ce système de récompense présente un bug majeur : il ne connaît pas la satiété. Il est programmé pour toujours en vouloir plus. Or, dans un monde où l’accès aux plaisirs est illimité (nourriture, consommation, numérique), ce système s’emballe… au détriment de la planète.
Le cortex préfrontal : un frein trop souvent court-circuité
Face à ces pulsions archaïques, nous disposons pourtant d’un allié : le cortex préfrontal, partie du cerveau associée à la réflexion, la planification, le contrôle des impulsions et la prise de décision éthique.
Le problème ? Le striatum agit vite, dans l’instant. Le cortex, lui, demande de l’énergie, du temps, et une mise à distance des automatismes. Dans notre quotidien saturé de sollicitations et de stress, il est souvent mis de côté.
Des comportements destructeurs… mais pas inéluctables
Ce fonctionnement cérébral explique pourquoi nous continuons à surconsommer, polluer et reporter les décisions difficiles malgré la connaissance des risques. Mais la bonne nouvelle, c’est que nous pouvons réentraîner notre cerveau.
Bohler propose plusieurs pistes d’action :
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Ralentir et pratiquer la pleine conscience
En étant plus présent à nos actions (par exemple en mangeant lentement), nous réduisons le besoin de toujours plus et activons des circuits cérébraux plus durables. -
Changer la source de dopamine
L’exploration, l’apprentissage, la création ou l’aide aux autres génèrent eux aussi de la dopamine, mais sans détruire notre environnement. -
Créer des routines volontaires positives
Mettre en place des gestes écologiques au quotidien (marcher, consommer local, réduire le superflu) permet de développer des habitudes ancrées qui, sur le long terme, reconfigurent nos comportements.
Des actions simples pour entraîner notre cerveau autrement
Voici quelques exemples concrets d’actions à adopter pour sortir de ce pilotage automatique :

Conclusion :
Si notre cerveau nous pousse instinctivement à rechercher des plaisirs immédiats au détriment de la planète, il n’est pas pour autant condamné à l’autodestruction. Grâce à une meilleure compréhension de ces mécanismes et à la mise en place de nouvelles routines, chacun peut redevenir acteur du changement.
La transformation ne viendra pas d’un geste unique, mais de milliers de micro-changements répétés, portés par une conscience plus grande des conséquences de nos actes.